Textes de Jacky MANŒUVRIER,
président de la Société historique de Lisieux et du Foyer rural du Billot « Histoires et traditions populaires ».
AMMEVILLE
L’église renfermait au XIXe siècle un autel extrêmement curieux selon Arcisse de Caumont :
Qu’on se figure un autel dont les gradins, le tabernacle, l’exposition et le retable, ornés de colonnes et d’un entablement corinthien, sont tapissés de perles cylindriques creuses fixées par des fils qui les traversent et forment un tissu nacré qui recouvre le tout ; les feuilles des chapiteaux, les rinceaux courant sur les gradins, toutes les moulures ont été figures par ces perles, les unes jaunes, les autres d’un blanc nacré ; au moyen de ces deux couleurs, on a pu broder des dessins et des ornements qui ont beaucoup de relief.
Cet autel aurait été déposé au musée des traditions populaires de Vire.
Berville
L’église a été reconstruite par parties à diverses époques. La porte et quelques parties de murs primitifs pourraient remonter au XIIe siècle. Une fenêtre de la nef côté sud, quoique de forme carrée, peut dater du XVIe siècle. À l’intérieur deux inscriptions tumulaires sont datées de 1656 et 1657.
Le Manoir de Berville, manoir du XVIIe siècle. Une fenêtre du grenier porte la date de 1664 mais ce n’est pas la date d’origine, la maison est beaucoup plus ancienne puisque l’un de ses anciens propriétaires Jean de MAY meurt en 1600. Son fils Exmes de MAY est contrôleur aux aides et tailles (impôts d’Ancien Régime) à Falaise.
La Ferme du Rocreux, cette ancienne dépendance du monastère de Saint-Pierre-sur-Dives remonte à la fin du XVIIe siècle. Un pilier porte la date de 1702. A droite de la demeure s’élève une belle grange construite en belles pierres provenant de la carrière proche. Ces mêmes pierres ont été utilisées pour la construction de l’abbatiale. La grange a été construite en 1669 son pignon élevé est surmonté d’une croix et rappelle le XVIIe siècle.
L’intersection du 49e parallèle nord et du méridien de Greenwich se trouve sur le territoire de Berville.
Ecots
L’église peut remonter au XIIIe siècle peut-être même à la fin du XIIe. On entrait autrefois dans la nef par une porte latérale, au sud, précédée d’un porche en bois.
Le Manoir du Houlque, le manoir du Houlbec a appartenu à la famille LE BOUTEILLER de 1456 à 1624. à la famille de LA SERRE et à ses descendants 1628-1765, à la famille de MOSGES 1765-1867. Le manoir se dresse sur une plate-forme entourée d’eau et semble avoir été construit au XVIe siècle.
La motte seigneuriale. Derrière l’église se dresse la motte castrale des anciens seigneurs d’Ecots. En 1286, Robert d’Ecots et Eremberge sa femme font une donation en argent à l’aumônerie de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives. A l’origine la motte était entourée d’eau, protégée par une palissade en bois et surmontée d’un donjon, habitation du seigneur.
Garnetot
L’église, d’après Arcisse de Caumont, put appartenir au XVIe siècle pour quelques parties de ses murs mais elle a été reprise en sous œuvre. Toutes les fenêtres sont modernes (XIXe siècle). Deux beaux ifs précèdent le portail. Près de l’un d’eux, on peut observer les débris d’une pierre tumulaire.
L’actuel château de Garnetot abritait il y a peu de temps, une maison de retraite. Il a été construit au début du XIXe siècle, il appartenait alors à M. Gauthier de Garnetot. Ce château moderne a remplacé la demeure seigneuriale de la famille du BUAT, seigneur et patron de Garnetot. En 1757, par son mariage avec Madeleine Élisabeth du BUAT, Jacques Nicolas GAUTHIER, chevalier, seigneur des Autels, devient seigneur et patron de Garnetot.
Grandmesnil
L’église est sous l’invocation de Saint Martin. Toutes les ouvertures sont carrées dans la nef. Le chœur est en retrait sur la nef ; on y a fait au milieu du XIXe siècle des fenêtres en forme d’ogive.
La famille de Grandmesnil constitue un des plus importants lignages de l’époque du Duc de Normandie Guillaume le Conquérant. En 1066, Hugues de Grandmesnil se distingue lors de la bataille d’Hastings et Guillaume le fait comte de Leicester et lui lègue une centaine de châteaux.
Le Manoir de la Croix blanche est situé à la sortie de Grandmesnil, à proximité de la route de Trun. Un imposant pignon de pierre qui abrite les cheminées du rez-de-chaussée et de l’étage arrête d’abord le regard. Sur un solin de plaquettes calcaires, de puissants poteaux terminés par des consoles sculptées soutiennent un bel encorbellement d’étage souligné par des entretoises moulures. Sur l’arrière une tourelle aujourd’hui disparue renfermait l’escalier conduisant à l’étage. Le manoir peut remonter à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe.
Lieury
Selon Arcisse de Caumont,
L’église de Lieury est une de celles qu’on visitera avec intérêt dans le canton de Saint-Pierre-sur-Dives. Elle se compose d’une nef divisée en quatre travées par des contreforts et d’un chœur en retrait qui n’en avait que deux et dont le chevet a été masqué plus tard par une addition à pans coupés pour la sacristie. La nef a conservé ses fenêtres primitives, composées d’une petite lancette sans colonnes, ébrasées à l’intérieur dont quelques-unes seulement ont été un peu agrandies. Cette nef voûtée en merrain avec tirants, poinçons etc. communique avec le chœur par une arcade ogivale (arc de triomphe).
En voyant les fenêtres à lancettes de la nef, on serait, au premier abord porté à regarder l’église comme datant du XIIIe siècle mais si l’on considère que les colonnes et l’arc triomphal et le clocher-arcade paraissent du XIVe siècle on peut croire que le reste est de la même époque. »
Le Château du Robillard a fait l’objet d’un long article de S. et H. PAUMIER dans le bulletin H.T.P de juin 1987. Rappelons-en les grandes lignes : « Le pavillon de gauche fut construit dans les années 1925-1930 par Franck JAY GOULD. Le corps principal et en partie le pavillon de droite vers 1720-1725 par le maréchal de MONTESQUIOU d’ARTAGNAN. L’ancien château avec ses jolies lucarnes et ses blasons armoriés fut édifié dans la première partie du XVIIIe siècle par la famille L’HERMITE. Le château du Robillard abrite depuis 1960 un lycée agricole.
Le Manoir se dresse à proximité de l’église. Sur la porte d’entrée on peut voir un blason « d’hermine au chef chargé de cinq étoiles supporté par deux lions et surmonté d’un casque ». Au-dessus de ce blason a été gravée la date 1622.
Montpinçon
L’église située à flanc de coteau abrite un orgue à cylindres classé monument historique. Un curieux tableau de sainte Wilgeforte qui faisait autrefois l’objet d’un pèlerinage pour soigner les enfants chétifs.
L’Eglise Sainte-Croix et son Orgue à Cylindre : Petite Histoire de la Musique Mécanique
Montpinçon était, à l’époque médiévale, le siège d’une importante baronnie. Une motte castrale, comme à Ecots, est visible près du manoir de la Roque. Le premier baron connu, Raoul de Montpinçon est cité comme dapifer du duc Guillaume. Au XIIe siècle Hugues de Montpinçon devait au roi le service de trois chevaliers.
Le Manoir de la Roque a été construit en partie à la fin du XVe siècle puis agrandi et remanié aux XVIe et XVIIe siècles. C’est un remarquable exemple de l’architecture à pans de bois de notre région qui est resté dans son authenticité.
Le Manoir du Marescot avec son étage en léger encorbellement peut remonter à la fin du XVe siècle. Il abrite aujourd’hui une exploitation agricole qui produit d’excellents produits cidricoles.
Le Manoir de Meautry a été construit en briques de pays en 1750 par Pierre de Bonnet. En 1970, le peintre bien connu dans la région Jean-Jacques GRANDGERARD, qui signait ses œuvres « Meautry » en était le propriétaire.
Notre-Dame-de-Fresnay
L’ancienne église fut détruite le 13 août 1944 par une bombe incendiaire. La première pierre de la nouvelle église fut posée le 3 juin 1956.
A proximité de l’église, la ferme des Colombiers possède de beaux bâtiments à pans de bois du XVIIIe siècle. Les exploitants transforment leur lait en beurre et crème qu’ils commercialisent sur place ou sur les marchés de la région.
Au XVIIIe siècle, la paroisse de Notre-Dame-de-Fresnay était habitée par de nombreuses familles nobles aux noms célèbres mais fort peu argentées d’où le proverbe : « C’est un gentilhomme du Billot, va te coucher tôt, tu souperas demain ». Le Billot est en partie situé sur l’ancienne ccommune de Notre-Dame-de-Fresnay, Les de MALHERBE d’où est issu le célèbre poète François de MALHERBE, possédaient, au XVe siècle, le manoir d’Arry aujourd’hui siège d’une exploitation agricole dont la ferme possède encore quelques éléments architecturaux de cette époque en particulier de beaux poteaux sculptés.
Le Manoir de la Cour Livet qui dresse son imposante façade à pans de bois fut construit au XVIIe siècle par la famille LE FRANCOIS. A côté du manoir, la ferme de Livet produit foie gras, confits et élève oies, canards et poulets.
Saint-Martin-de-Fresnay
L’église, quelques parties de la nef peuvent remonter au XIIIe siècle mais toutes les fenêtres de cette partie de l’église sont modernes et carrées. Le chœur a été remanié au XIXe siècle intérieurement. On y a fait des voûtes et orné les murs de colonnettes dans le style du XIIIe siècle ; des fenêtres ogivales y ont aussi été ouvertes. En dépavant le chœur au début des années 1800, on a trouvé un fragment de tombe du XVIe siècle avec une inscription en lettres gothiques dont il ne restait plus que quelques mots. Une autre tombe bien conservée portait l’inscription suivante : « Ci-gît messire François Philippe de Fresnay, chevalier, seigneur de la Rivière, militaire, âgé de soixante-dix-huit ans, mort le 14 juillet 1772. »
Le Château moderne qui domine la vallée appartenait au milieu du XIXe siècle à M. REGNOUF, membre et inspecteur de l’Association normande.
Le Manoir du Home situé à la sortie du bourg a sans doute été construit au début du XVIIe siècle peut-être par la famille LE NORMAND. En 1651, François LE NORMAND, écuyer, se déclare seigneur du Home. Il s’agit d’une demeure à pans de bois dont l’entrée principale est soulignée par deux colonnes de pierre surmonté d’un fronton triangulaire. C’est là que fut assassiné par deux Chouans, le 11 février 1799, Pierre LEROY-BEAULIEU, maire de Lisieux en 1790 puis député de cette même ville en 1791 à l’Assemblée Législative.
Le Manoir du Vigan, appelé autrefois manoir de Punelay, tire son nom de la famille qui l’a possédé pendant près de deux siècles. L’édifice primitif dont il reste quelques vestiges mis à jour lors de travaux de restauration semble remonter au XVe siècle. Le massif de la cheminée centrale porte la date de 1515. Quant à la façade à pans de bois et entre colombages à tuileaux, elle a été sans doute remaniée au XVIIIe siècle.
Totes
Il semble bien difficile d’attribuer une date de construction à cette église. Une fenêtre à deux baies ogivales encadrées sous un arc cintré qui occupe le chevet et qui éclairait cette partie de l’église, avant d’être bouchée par suite de l’établissement de l’autel à grand retable annonce pourtant le XIVe siècle. Les fenêtres primitives qui restent du côté du nord montrent de simples meurtrières à linteau droit.
Arcisse de Caumont signale à l’ouest de l’église, tout près de la route une très belle grange ancienne, avec porte voûtée en cintre. M. de Caumont suppose qu’elle appartenait autrefois au Chapitre de Sées qui nommait à la cure et devait posséder de dîmes à Tôtes.